Ascension du Mallo de Acherito ou d'Atxerito (2.358 m)

Accès routier  : Passer le col du Somport, et descendre sur Jaca. Prendre la direction de Pamplune, dépasser Puente la Reina puis tourner à droite vers Anso. Traverser le village et remonter la vallée vers Zuriza (camping) puis suivre la bonne piste qui mène au refuge de Linza. Départ à 1.330 m.

Dénivelée  : 1.100 m.

Horaire : 5 à 6 h A & R.

Difficulté : Pour randonneurs possédant sens de l'orientation et bonne expérience de la montagne. Crampons et bâtons en début de saison.

Cartographie : Carte N°3 Béarn au 1 : 50.000 de Rando Editions. Carte N°1 au 1 : 40.000 des Editions Pirineo nantie d'un livret explicatif (Valles de Anso, Echo y Aragüés) disponible dans la région.

Bibliographie : Raymond Ratio & Louis Audoubert : 50 balades et randonnées dans le Haut Aragon (Editions Milan, 1995).

Du refuge de Linza, on distingue parfaitement une brèche dans la crête qui barre l'horizon au Sud : le Salto (ou Paso) del Caballo. Pour le rejoindre, traverser la prairie vers l'amont, emprunter le pont en ciment au-dessus du ruisseau, suivre une piste forestière puis, au niveau d'un cairn, récupérer à droite le vieux sentier de chasseurs qui grimpe sec en sous-bois.

Au Paso, prendre à gauche la sente qui longe les falaises et se faufile à travers les buis, les rhododendrons et les asphodèles. Traverser une prairie puis, au niveau d'un énorme if, s'enfoncer sous le tunnel d'une belle hêtraie (photo ratée hélas).

Au débouché, on trouve une pancarte indiquant la direction de la Plana de Diego et le Chinebral de Gamueta. Suivre la première, poursuivre dans les pâturages vers une selle herbeuse où se trouve une cabane métallique.

Gravir la sente qui longe les falaises à l'écart de la crête puis, 500 m plus loin, au Paso del Oso (1.630 m), descendre à l'Ouest en suivant une vire en balcon qui domine un vallon annexe occupé par un gigantesque cordon de roches sédimentaires où s'accrochent des pins particulièrement coriaces.

Le sentier tire à droite pour finir, quasiment de niveau. Sur notre droite apparaissent les murailles du Chinebral de Gamueta.

Une descente nous dépose à l'orée de la Plana Diego, vallon encaissé entre des escarpements couleur vieux bronze. En début de saison, s'attendre à trouver le talweg occupé par un vaste névé. Les squelettes d'arbres décharnés donnent au lieu une atmosphère particulière. Quelques marmottes s'enfuient à notre approche. Pas d'isards en vue ; ils doivent faire la grasse matinée.

Après un ressaut, on atteint un col herbeux nanti d'un joli cairn. L'Acherito occupe le fond d'écran.

Suivre la sente qui traverse plusieurs névés modérément pentus dont ne subsite aucune trace en fin de saison. On évolue au milieu des tombereaux de caillasse éboulés des falaises méridionales. Site très minéral.

L'escalade d'un escalier rocheux nous livre le collado del Huerto (2.160 m). Deux cent mètres de dénivelé nous attendent au tournant. Et pas l'ombre d'un remonte-pente !

Traverser une zone jonchée d'éboulis puis enfiler la sente qui grimpe à gauche dans un terrain de plus en plus dénudé. La pente est raide mais la proximité de la cime nous booste le moral. La crête atteinte, reste à se faufiler dans le buisson de dalles hérissées qui défendent le Mallo.

Situé à la confluence des vallées d'Anso, d'Hecho et de Lescun, l'Acherito se révèle un belvédère de premier choix. Sur le massif d'Ansabère au Nord, sur le Gamueta et le Chipeta Alto au Sud, sur la Sierra d'Alano au Sud-Ouest, l'Ossau à l'Est. Spectacle rare et précieux qui nous rembourse au centuple des efforts endurés. "Je plains ceux que la nature et les montagnes laissent insensibles, écrivait Henry Russell, il leur manque quelque chose, ce sont des instruments fêlés et des cloches qui sonnent mal."