Randonnée aux Aguas Tuertas

Accès routier  : Passer le col du Somport, et descendre sur Canfranc. A Jaca, prendre direction Pamplune. A Puente la Reina, tourner à droite vers Echo. Traverser le village, dépasser Siresa, l'aire de Santa Ana, le refuge de Selba de Oza et suivre la bonne piste de Guarrinza. À l'altitude 1.225 m, la piste est réservée aux ayants-droits, garer son véhicule sur le bas-côté.

Dénivelée  : + ou – 500 m.

Horaire  : 2 à 3 h A & R.

Difficulté  : Aucune. Endroit idéal pour profiter d'une journée de repos entre deux courses.

Cartographie  : Carte N°3 Béarn au 1 : 50.000 de Rando Editions. Carte N°2 au 1 : 40.000 des Editions Pirineo nantie d'un livret explicatif (Valle del Aragon) disponible dans la région.

Bibliographie : Miguel Angulo : 1.000 ascensions dans les Pyrénées (tome I, d'Hendaye au Somport) (Editions Elkarlanean, 2002). Henry Russell : Souvenirs d’un montagnard (Monhélios, 2009)

Traverser le torrent et suivre la piste qui surplombe le rio Aragon Subordan d'une centaine de mètres par endroits. Au terminus se trouve une cabane de berger construite au milieu d'un chaos rocheux, l'Achar d'Aguas Tuertas (1.640 m).

Descendre versant Sud pour atteindre la grande prairie suspendue d'Aguas Tuertas. Bifurquer à gauche pour voir le fameux dolmen, exemple des multiples vestiges mégalithiques qui subsistent sur les terres aragonaises. Dans cette seule vallée, on en dénombre pas moins de 200. Celui-ci semble s'être enfoncé en terre depuis son édification.

Récupérer le GR11 qui court à droite du vallon sans prendre d'altitude et poursuivre vers l'amont selon son bon plaisir. Promenade de santé, pique-nique, farniente, bain de soleil, bain de pieds... Il n'y a que l'embarras du choix.

En espagnol, Aguas Tuertas signifie "eaux tordues". On comprend mieux pourquoi en voyant les nombreux méandres décrits par le rio de Rueda : un anaconda déroulant ses anneaux languides sur un écrin de verdure. Henry Russell, lors de l’ascension du Bisaurin en 1875 : « Aux géologues, je recommande le vallon d’Aygues-Tortes, situé au Nord du pic, et où serpente mollement, sur des terrains rouges comme du sang, le plus tortueux ruisseau que je connaisse. »

Rien n'a changé ici depuis des siècles et l'atmosphère a accumulé un prodigieux silence, une paix propice à toutes les rêveries. "La découverte de cette extraordinaire vallée, écrit Miguel Angulo, ne manque pas de charme et il faut souhaiter qu'elle restera toujours à l'abri de l'invasion des automobiles et de leur pollution sonore et visuelle."

En suivant le balisage GR et en franchissant le puerto d'Escalé, on peut rejoindre le lac d'Estaens (1.755 m). En en ce cas, compter 3 à 4 h de marche depuis le départ. On peut aussi quitter le GR au fond de la vallée pour bifurquer à droite vers le Rincon de la Roya, et suivre le sentier qui longe le rio de Rueda. De là, possibilité de grimper au collado de l'Achar de los Hombres, au pied du pic de Sécus. Splendide vue sur le Bisauri, le Castillo d'Acher, la punta Aguerri et, plus à l'Ouest, la sierra d'Alano.

L'eau est fraîche à souhait et on ne peut imaginer plus somptueux décor que les flancs enneigés de la sierra de Secus qui cloisonnent le fond de la vallée. Auprès de nous paissent des troupeaux de vaches et de chevaux, les poulains cabriolent, les veaux ne quittent pas leur génétrice d'un sabot. Qui sait si nous n'avons sous les yeux l'image du paradis perdu ?