Ascension du pic de Behorleguy (1.265 m)

Accès routier  : De Saint-Jean-Pied-de-Port, se rendre à Saint-Jean-le-Vieux puis emprunter à droite la D 18. À la sortie de Lecumberry, prendre la D 117 vers Mendive et Béhorléguy. Traverser le village, poursuivre jusqu’à la ferme Etcheberriborda (incendiée au printemps 2008), au terme de la route. Départ à 375 m.

Dénivelée  : 900 m.

Horaire  : 4 à 5 h A & R.

Difficulté : L'ascension du Behorleguy ou Haritarteko par cette voie est réservé aux randonneurs confirmés.

Cartographie  : Carte IGN 1346ET Forêt d’Iraty/pic d’Orhy au 1/25000e.

Bibliographie : Miguel Angulo : Pyrénées 1.000 ascensions d'Hendaye au Somport (Editions Elkarnean, 2002)

Pyramide presque parfaite dominant le bassin de Saint-Jean-Pied-de-Port, le Behorleguy aimante le regard et à la belle saison les randonneurs se bousculent sur ses pentes. Beaucoup partent du col routier d’Apanice (1.045 m) puis gagnent le col d’Egurtze pour en faire la rapide ascension (200 m de dénivelée). En partant du village de Behorleguy, la dénivelée frôle les 900 m et l’itinéraire se déroule dans une toute autre ambiance. C'est par là que nous vous invitons à passer pour atteindre le culmen de cet ample pli calcaire du crétacé bien connu des géologues.

Suivre le large chemin de transhumance globalement orienté Sud-Est (panneau indicateur), il se transforme vite en sente boueuse qui file en sous-bois rive droite d’un ruisseau venu du col d’Egurtze.

Arrivé à une clairière (580 m), prendre le sentier de gauche (cairn) qui s’enfonce sous l’épaisse et ténébreuse forêt d’Errostey, peuplée de hêtres, de pins sylvestres, d’ifs et autres ormes d’altitude. Une forêt qui semble être restée aussi sauvage, aussi mystérieuse qu’elle l’était au néolithique. À défaut d'y rencontrer la divinité Mari, patronne de l'orage et des éclairs qui écume les monts et les vaux basques une faucille à la main ou le géant des forêts Basajun, on aura peut-être la chance de surprendre des lamias, esprits des sources au corps de sirène qui se tiennent dans le lit des torrents et que des témoins dignes de foi affirment avoir vues lisser leur chevelure avec un peigne en os. On s'attend presque à voir surgir un ours ou un sanglier. Mais seuls quelques isoptères, coléoptères et hyménoptères volettent dans l'atmosphère gorgée de mystère.

Les troncs d’arbre arborent des formes tourmentées, du sol surgissent des sculptures fantasmagoriques, des gargouilles de bois et des monstres de pierre se murent dans le silence à notre approche. Ambiance garantie. On imagine de nuit à la lampe frontale… « L’épouvante de tout homme qui compare sa petitesse et sa faiblesse à la majesté impassible et redoutable des arbres, écrit Marcel Brion dans Art fantastique. Lieu des terreurs sans nom, la forêt est l’endroit où tout devient possible, où la rencontre des êtres que la raison et la logique refusent apparaît normale, où les jeux infiniment variés et infiniment dangereux de la nature entraînent dans leur vertige le voyageur et le noient dans leur fantastique extravagant. »

Au cours de cette brève immersion (3/4 d’heure environ) dans ce milieu pour le moins dépaysant, il faudra se fier aux quelques cairns qui jalonnent le sentier (effacé ou envahi par la végétation par endroits).

Au sortir de la forêt (altitude 820 m), ne pas chercher à atteindre le col d’Egurtze mais attaquer hors sentier la prairie en pente qui s'évase à la lisière des arbres.

On atteint sans difficulté le col d’Harritxarte (1.150m) où on a la surprise de trouver une bergerie et un vaste enclos à moutons.

Dès lors, la voie est simple, remonter Sud-Est la belle rampe d’herbe que l’on aperçoit de la plaine en le sentier. On gagne la crête rocailleuse que l’on suit jusqu’au culmen. Échine légèrement aérienne et en dents de scie mais sans difficulté aucune.