Ascension du Canigou par les Cortalets (2.784 m)

Accès routier  : A la sortie de Prades, prendre la direction de Clara Villerach, continuer sur la piste qui surplombe les gorges du Llech, on va la suivre durant 22 km éprouvants jusqu'aux abords du refuge des Cortalets, terminus de la route (2.150 m). En raison de la médiocrité de la piste, on ne saurait trop la déconseiller aux voitures basses, et les conducteurs se rabattront sur la navette 4x4 organisée à partir de Prades. Ceux qui voudraient faire l'ascension au départ de Vernet doivent savoir que la piste qui y mène est dorénavant fermée en période estivale au col de Jou (1.125 m) en raison de la surfréquentation, ce qui impose aux randonneurs un dénivelée de près de 1.700 m. Il est donc préférable de de fractionner l'ascension en 2 jours avec nuitée au refuge de Mariailles (1.720 m) ou bivouac.

Dénivelée  : A partir des Cortalets : 650 m.

Horaire : 2 à 3 h A & R. Pour info, Hernandez Gispert Jessed détient le record de la célèbre course du Canigou qui se déroule usuellement le 1e dimanche d'août à partir de Vernet-les-Bains. Le catalan a accompli la boucle en 2009, soit 2.000 m de dénivelée, en un peu plus de trois heures !

Difficulté : L'ascension du Canigou par son versant Nord se révèle une véritable promenade de santé. La rampe terminale est malgré tout assez raide et on ne s'y aventurera pas sans chaussures convenables.

Cartographie : Carte N°10 Canigou au 1 : 50.000 de Rando Editions.

Bibliographie : Pierre Maes : 50 sommets sans corde dans les Pyrénées St-Girons, Andorre, Font-Romeu (Editions Randonnées Pyrénéennes, 1991) Didier Castagnet : 100 sommets des Pyrénées (Rando Editions, 2007)

Du refuge des Cortalets, ouvert toute l'année, suivre à l'Ouest le GR 10 qui mène à Vernet-les-Bains via le refuge de Bonne-Aigue.

On traverse une dépression occupée par l'Estanyol, marécage auprès duquel paissent quelques ânes au pelage bigarré, on laisse à gauche le vallon du Barbet, où, selon une légende locale, se serait échouée l'Arche de Noé, pour attaquer une croupe herbeuse plantée de rhododendrons.

A l'altitude 2.270 m, juste avant la Fontaine de la Perdrix, on quitte le GR pour suivre le sentier bien balisé qui grimpe vers la crête. On parvient à un collet situé à l'aplomb du pic Joffre (2.360 m), auquel on peut monter sans difficulté.

Passé le collet nommé le Roc des Isards (2.460 m), on change de versant. La "dent de chien" du Canigou est désormais bien visible au Sud et une sente à flanc nous conduit à sa base, marquée par une selle rocailleuse : la Porteille (2.620 m).

Suivre la sente qui grimpe en lacets à travers la caillasse à l'assaut de la vieille pyramide.

Une énorme croix en fer forgé, enrubannée du drapeau catalan et de fanions bouddhistes, trône sur la cime. Om mani padme hum. On trouve une table d'orientation bien utile pour mettre un nom sur tous les sommets qui nous entourent : Puig del Roc Nègre, Puig de Tretzevents, Puig Roja, Montserrat, Costabona, Roc Colom, Puigmal, Cambre d'Ase, Carlit, etc.

Avant que le géographe Henri Reboul établisse en 1789 la primauté du Néthou, le Canigou passait pour être le culmen de la chaîne pyrénéenne. Selon la légende, le roi Pierre III d'Aragon aurait été le premier à en fouler la cime en 1285. Version que démentira Fra Salimbene, chroniqueur franciscain qui raconte qu'un énorme dragon volant barra la route au monarque, l'obligeant à se carapater en quatrième vitesse. Réelle ou non, cette vision lui causa une telle épouvante qu'il n'y survécut pas et mourut la même année. Comme quoi il ne faisait pas bon d'approcher de trop près les cieux à la grande époque de la chrétienté...