Castillo d'Acher ou Monte Campanil (2.390 m)

Accès routier  : Province d’Aragon. Vallée d’Hecho. Passer le col du Somport, descendre sur Jaca, prendre la route de Pampelune puis, à Puente la Rena, remonter la vallée jusqu'à Hecho, où l'on trouve gites, hôtels et camping. Suivre alors la route qui traverse Siresa, longe le « boca de la inferno », gorges encaissées du rio Subordan, jusqu’au pittoresque site de Selba de Oza (1.140 m).

Dénivelée  : 1.300 m.

Horaire : 6 à 7 h A & R.

Difficulté : Itinéraire de moyenne montagne dont l'ascension finale se déroule pour partie hors sentier et à travers un pierrier. Comme toujours, cette course doit être envisagée par beau temps.

Cartographie : Carte n°1 au 1 : 40.000 des Editions Pirineo nantie d'un livret explicatif (Valles de Anso, Echo y Aragues)

Bibliographie : Georges Véron, 100 sommets des Pyrénées (Rando Editions, 2002)

A Oza, derrière un panneau destiné aux touristes, démarre un large sentier qui longe la colonie de vacances Ramiro el Mongese, s’enfonce en sous-bois, descend vers un ruisseau puis grimpe à travers la forêt direction Sud-Est, puis Est. Le sentier s’étrécit, débouche sur une piste forestière. Tourner à droite puis, une centaine de mètres plus loin, prendre à gauche un sentier signalé Acher qui traverse un peu plus haut la piste. Les cairns sont nombreux, le sentier, large et sans problème, monte dans la forêt en suivant le barranco de Espata, franchit trois ruisseaux.

Au sortir de la forêt, vers 1.700 m, après un passage glaiseux, le sentier s’efface mais il suffit de remonter plein Est la croupe herbeuse qui mène au refuge pastoral de Acher, qu’on n’est pas obligé d’atteindre.

La vue est déjà splendide. Au Nord, on distingue le Pic d’Ansabère flanqué de ses fameuses Aiguilles, la Table des Trois Rois et le Mallo de Acherito ; à l’Ouest, la Chipeta, la Pena Forca et la Sierra d’Alano ; au Sud, derrière les curieuses Rallas de Costatiza, la Punta Aguerri ; à l’Est-Sud-Est, le Secus, l’Aspe et le Bisaurin, etc.

Au Nord-Est, les remparts du Castillo semblent imprenables, et pourtant une brèche encore invisible va nous permettre de gagner sans encombre le vallon suspendu. Malgré l’absence de cairns et de sentier, la voie est évidente. Tourner le dos au refuge pour se diriger, à travers les pâturages supérieurs, vers les murailles. On trouve rapidement un sentier puis une ligne de cairns qui contournent par le nord un dôme mi-herbeux mi-pierreux, empruntent le lit d’un ruisseau qui coule entre des berges d’une couleur de terre cuite. Endroit idéal pour remplir sa gourde.

Vers 2.000 m, les cairns, qui ont parfois tendance à disparaître, s’orientent vers les gradins tantôt de calcaire blanc tantôt d’une belle couleur Terre de Sienne. On récupère bientôt un sentier bien tracé et cairné qui file en direction du Puerto de Acher, au Sud-Est. On l’abandonne pour suivre vers le Nord la sente qui grimpe en écharpe à travers un pierrier peu pentu.

Vers 2.240 m, on atteint la base d’une cheminée haute d’une trentaine de mètres, que l’on escalade sans difficulté (I). On débouche à 2.270 m sur la crête d’où l’on a une vue panoramique sur le « livre ouvert » que constitue le Castillo : un livre karstique dont la pliure centrale est occupée par des névés persistants. Une sente surplombant le lapiaz court dans le sens inverse des aiguilles d’une montre nous emmène au sommet en une vingtaine de minutes.

Tôt le matin ou tard le soir, on rencontre des isards sur les pentes du Castillo. Pour ma part, je suis tombé nez à nez avec une vipère peu craintive qui, après avoir observé l’intrus (qui cherchait à tirer son appareil photo du sac), s’est faufilée sous des roches. Prudence donc.