Ascension de la Punta Cochata (1.945 m)

Accès routier  : Province d'Aragon, vallée de Teña. Du col du Pourtalet, descendre vers Biescas. Dépasser Salent de Gallego, et à la sortie du tunnel d’Escarra, à Escarilla, prendre à droite le Camino de Sandinies, une rue en forte pente puis, au niveau d’un hangar à toit vert, une piste sur 100 m. Garer son véhicule sur un petit parking. Départ à 1.300 m.

Dénivelée  :  650 m.

Horaire : 2 à 3 h A & R.

Difficulté  : Itinéraire sans problème jusqu'au col de Tarmanones. Montée raide à la Punta par un système de cheminées pierreuses où la pose des mains ne s'avère pas superflue. Ascension déconseillée en cas de pluie ou de verglas.

Cartographie  : Carte Vallée de Teña N°3 au 1 : 40.000 des Editions Pirineo nantie d'un livret de topos explicatif, disponible en français à Sallent de Gallego.

Suivre la piste qui monte en larges lacets à travers les champs. Elle passe près de divers bâtiments et installations agricoles, puis s’enfonce en sous-bois avant de se transformer en chemin embroussaillé.

Franchir une barrière. Plus loin, un panneau indique la direction du Salto d’Escarra, seul point d’eau de la zone.

Continuer jusqu’à atteindre une bifurcation signalée par un discret cairn au niveau d’un ruisseau à sec vers 1.420 m.

On quitte là l’itinéraire du Salto pour s’orienter au Nord-Ouest. Le soleil prodigue ses rayons sur un sol déjà parcheminé et les noisetiers, sorbiers, rosiers, églantiers, buis et fougères bordant le sentier apportent une ombre bienfaisante.

Second cairn vers 1.450 m, où on rejoint un sentier venu de Sandinies. Prendre à droite pour monter en direction du cuello de Tarmañones.

On progresse en terrain dégagé à travers pelouses jaunissantes, bosquets d’épineux et blocs erratiques. La pente se redresse. La Cochata est bien visible sur notre droite. Un énorme chicot aux pieds duquel gisent les ruines de sa splendeur. Grandeur et décadence des ouvrages de la nature.

La vue s’élargit. Une dernière grimpée nous dépose au Cuello (1.760 m) qui, depuis des temps immémoriaux, sert de passage aux pêcheurs, chasseurs et bergers de ces hautes régions.

Site superbe et vastes perspectives. Face à nous, à l’Ouest la partie septentrionale de la sierra de Yp (ou Ip), avec en point de mire, l’élégante Punta Escarra, qu’encadrent Pala de Alcaniz & Pico de Tres Buegas.

Derrière nous, la sierra de Tendeñera somnole dans les brumes de chaleur.

A gauche, la Punta Tarmañones masque une partie de la sierra de la Partacua, mais les Peňas Telera et Retona ne s’en laissent pas compter et exposent fièrement leurs parois au soleil.

Partir sur la droite où on repère vite un sentier qui ondule entre les pins. Nanti de quelques cairns, il prend la Punta en écharpe afin de tirer profit de ses faiblesses.

On arrive vite à la base d’une première cheminée rocailleuse, que l’on escalade aisément. Pose des mains nécessaire par endroits.

Des lacets zigzaguant sur une pente à forte déclivité nous amènent au pied de la seconde cheminée, à peine plus accueillante que sa prédécesseure.

Une ultime rampe herbeuse nous livre la cime. Sur la petite terrasse sommitale s’érige une modeste pile de cailloux ; difficile de la rehausser, les éléments ont précipités leurs congénères par-dessus bord et arasé le sol. Le soleil d’Aragon qui s’accroche au zénith doit y avoir une part de responsabilité.

De notre belvédère, on surplombe de plus de 300 m le barrage et le cabanon en ruines du lac d’Escarra, seules infrastructures visibles à la ronde. Les pâturages sont déserts, pas le moindre troupeau en vue. Plus encore que la débonnaire Tarmañones (ou Pimindayuelo), qui la domine d’une trentaine de mètres, la Cochata est ignorée de la plupart des randonneurs et mieux vaut s’attendre à en faire seul l’ascension.

De toute beauté, le panorama se révèle peu ou prou similaire à celui du Tarmañones. Au Sud et Sud-Ouest : la muraille crénelée de la sierra de la Partacua : Peña Parda, Telera, Triptico, Pala de la Horca Mayor ou pico de Puerto Rico, peňa Retoña & Pala d’os Rayos. Plus à l’Ouest, les cimes africaines des montagnes d’Yp (ou Ip) qui clôturent le vallon de Piedrafita : Collarada, Palas de Yp et d’Alcaniz, Punta Escarra.

Au Nord et Nord-Est, le tour d’horizon s’étend du volcan Ossau au chaînon de Soques et au massif granitique de Panticosa : Arriel, Palas, Balaïtous, Frondella, Gavizo-Cristail, Musales, Grande Fache, Infernio, Garmo Negro, Brazato. Dans les lointains se profilent les massifs du Vignemale et du Marboré/Mont-Perdu.

Au Sud-Est, joli fond d’écran avec la vallée de Teña, l’embalse de Búbal et sa base nautique, le massif de Panticosa et la sierra de Tendeñera.

Au retour, un détour au Saldo d’Escarra s’impose. Dix minutes depuis la première bifurcation.