Ascension de la Comabona (2.545 m)

Accès routier  : De Puigcerda, prendre la N 260 en direction de la Seu d'Urgell. A la sortie du village de Martinet suivre à gauche la petite route qui mène à Montella. A l'entrée du hameau, débute la piste qui mène aux abords du refuge gardé de Prat d'Aguilo (1.970 m), base de l'ascension. Longue de douze kilomètres, cette piste exigüe voire dangereuse, est déconseillée aux voitures basses.

Dénivelée  : 600 m.

Horaire : 3 à 4 heures A&R (arrêts non compris).

Difficulté : Randonnée facile jusqu'au Pas dels Gasolans, hors sentier ensuite. Une des plus belles randonnée de découverte de la Sierra de Cadi, au coeur du parc naturel de Cadi-Moixero.

Cartographie : Carte Alpina Serra de Cadi-Pedraforca au 1 : 25.000.

Bibliographie : Raymond Ratio & Louis Audoubert : 50 balades et randonnées en Cerdagne et Capcir (Editions Milan, 1997). Miguel Angulo : 1.000 Ascensions VI De l'Andorre au Cap de Creus (Editions Elkar, 2002)

Photographies : Cliquer sur les minatures pour agrandir les photos, garder le pointeur sur le cliché pour la légende.

Continuer la piste barrée jusqu'au refuge auprès duquel on trouve un poteau indiquant le Pas dels Gasolans. Balisé en jaune, le sentier s'élève au sud-ouest sur des croupes herbeuses où paissent des vaches ignorant tout de l'élevage intensif puis pénétre dans une zone plus boisée au niveau d'une source. Ne pas oublier de remplir sa gourde si ce n'est déjà fait, on ne trouvera plus d'eau sur l'itinéraire.

 

Au sortir des bosquets de pins, nous entrons dans un univers plus typique de la Sierra de Cadi. La végétation rappelle celle de la côte méditerranéenne, on navigue sous des éperons de calcaire délavé par le soleil. L'air embaume le romarin dont les abeilles doivent disputer le nectar aux papillons. A l'aube comme au crépuscule, il est fréquent d'apercevoir par ici marmottes, renards, isards et grands tétras. Quant aux vautours, on aurait du mal à ignorer leur présence tutélaire, ils décrivent d'amples circonvolutions au-dessus de nos têtes, passent en rase-mottes le long des falaises.

 

Au-dessous de nous, les murailles semblent rédhibitoires, labourées d'entailles gigantesques, où s'accumulent des monceaux de gravats. Inutile de chercher par là un raccourci. Après avoir traversé une zone d'éboulis et franchi plusieurs ressauts rocheux, on parvient en une bonne heure au Pas dels Gasolans (2.410 m).

 

Au col, contraste saisissant, qui ne connait pas les hauts plateaux de Mongolie en aura ici un aperçu sommaire. Ne manque qu'une yourte pour parachever le tableau. On domine la vaste dépression des Cortils où s'ébattent non plus des bovins mais de magnifiques chevaux. A ce niveau, il faut filer sud-est, en longeant plus ou moins la crête. On peut aussi traverser la combe droit devant soi en visant un mamelon rocheux, les cairns sont trop rares pour être utiles et la sente plus ou moins effacée.

 

On atteint sans encombre le Pic d'Aguilo (2.505 m), on redescend légèrement avant de monter à la Comabona en suivant une vague trace dans la pierraille. Au sommet, marquée par une borne géodésique, on découvre la longue crête de la Sierra de Cadi dont les murailles tombent pratiquement à pic. En toile de fond, le Puig de la Canal Baridana o Vulturo et le Costa Cabirolera. Au sud, l'impressionnant synclinal de la Pedraforca, souvent comparée à un chameau en raison de sa double bosse. Au-dessous de nous, le refuge d'Aguilo ressemble à une maison de poupée. Envoûtement des grands espaces. Autant profiter du panorama, il sera toujours temps de rejoindre la civilisation plus tard.