Ascension de la Coma Pedrosa (2.942 m)

Accès routier  : À Andorre-la-Vieille, suivre la direction de La Massana puis de la station de ski d’Arinsal. Garer son véhicule sur le parking situé à la sortie du village, à l’entrée du tunnel que l’on traverse pour prendre la première rue à droite, elle se termine par une piste fermée par une barrière qui mène au départ de la rando (panneau indicateur). Départ à 1.570 m.

Dénivelée  : 1.400m. Il est conseillé de faire l’ascension de la Alt de Coma Pedrosa en deux jours, pour mieux s’imprégner de l’atmosphère particulière qui règne sur le massif de la plus haute cime d’Andorre. Un régal pour les amateurs.

Horaire : 7 à 8 h A & R.

Difficulté : Montée raide mais sans difficulté jusqu'au refuge de Coma Pedrosa. Balises GR11. Accès au sommet nécessitant une certaine expérience de la haute montagne. En andorran, coma pedrosa signifie montagne pierreuse, et elle porte bien son nom. Bâtons télescopiques recommandés, voire campons & piolet selon l’enneigement.

Cartographie : Carte Rando Editions Pyrénées N°7 au 1 : 5 0.000e (Haute-Ariège). Carte Rando Editions N°21 au 1 : 50.000e (Andorra-Cadi). Carte Editions Alpina au 1 : 40.000e (Andorra).

Bibliographie : George Véron : Randonnées dans les Pyrénées orientales (Rando Éditions, 1999). Ritter Jean : Le pyrénéisme aux Pyrénées Centrales Maurice Gourdon 1847-1941 (Louveciennes, 2008). Henri Béraldi : Cent ans aux Pyrénées (Éditions Monhélios, 2011)

Au terme de la piste de Curivilla, suivre le sentier qui s’élève en sous-bois, descend vers une cascade que l’on traverse sur une passerelle (1.785 m) avant d’entrer dans le Parc Naturel de la Coma Pedrosa. Benvinguts !

Autre passerelle un peu plus loin, cette fois on reste rive droite du torrent Pedrosa.

À la sortie de la forêt, on serpente parmi les bosquets de conifères, les genévriers et les rhododendrons. La pente s’accentue à mesure que l’horizon s’élargit. Insensiblement, on se dirige à l’Ouest.

En bordure du chemin, le riu de Compedrosa bondit en cascades impétueuses. On l’abandonne à 2.020 m pour remonter le talweg du torrent qui descend de l’étang des Truites.

Replat à 2.135 m. Traverser ce ruisseau pour attaquer une sérieuse rampe qui nous dépose à un collado coté 2.225 m. Vue saisissante sur la Pala del Ruf, vaste combe abandonnée par les bergers. Le refuge se trouve à gauche, sur une éminence (2.267 m) au bord de l’estany des Truites. Il est gardé de la mi-juin à la fin septembre.

Le lendemain, ne pas suivre le GRP qui se dirige au Sud-Ouest vers l’Obaga (ombragé en catalan) de Comapedrosa et le Port Nègre mais descendre à travers bosquets de pins et terrasses fleuries vers le fond du vallon. La sente est nette et balisée.

On atteint une pleta où on récupère le riu de Comapedrosa dont on suit la rive droite. On s’élève graduellement dans un décor sauvage, les abords du torrent sont encombrés de gros blocs erratiques, une cascade ruisselle le long d’un à-pic pour s’écraser des dizaines de mètres plus bas dans une gerbe d’écume : ce sont les eaux de fonte des estanys Nègre vers lesquels on se dirige.

On louvoie dans une zone où subsistent plusieurs névés qui donnent naissance au riu de Comapedrosa puis, au fond de la combe (2.400 m), bifurquer à droite vers la base d’un couloir rocailleux descendu du pic de Sanfons (2.888 m). La pente est sévère, à mi-hauteur se dresse un énorme monolithe balisé GR.

On atteint une selle herbeuse cotée 2.600 m. À nos pieds, une cuvette occupée par le Basses d’estany Nègre, étang encore gelé et où se déverse un névé qu’il va nous falloir remonter, avec ou sans crampons.

On contourne le lac par la droite dans les éboulis avant de prendre pied sur le névé, modérément pentu mais qui réclame une certaine vigilance. On parvient à un second lac, l’Estany Nègre (2.650 m), où flottent de plaques de glace. Très beau site.

A l’aplomb du déversoir, quitter le GR qui longe le lac en direction du refuge de Baiau pour s’élever à droite dans un champ de ruines. On surplombe l’Estany Nègre auquel on tourne le dos. Une sente cairnée nous mène à la crête (2.705 m) d’où la vue plonge jusqu’à l’estany des Truites et son minuscule refuge.

Ne reste qu’à suivre la dorsale orientée Nord-Nord-Est : large et non exposée, elle n’offre aucune difficulté sérieuse aux randonneurs aguerris.

Un dernier ressaut et on touche à la plus haute cime d’Andorre : l’Alt de la Coma Pedrosa. Surprise : on y trouve installée une superbe table d’orientation à 360° qui pointe les noms de tous les pics visibles, du plus proche au plus lointain. Une aubaine. Un fanion tibétain déployé ajoute à la magie des lieux.

Panorama somptueux : du Monteixo et des Encantats à l’Ouest au Valier au Nord-Ouest, tous les grands pics crénèlent l’horizon : Peguera, Casamanya, Estanyo, Serrera, Medacorba, Entrevessada, Estats, Sottlo, Sanfons, Tristaina, Aspre, Arbella, Font Blanca (Rialp), Mont-Roig, etc.

Au retour, on trouve au fond de la combe de la Pala del Ruf un bon sentier qui mène directement par le talweg au collado coté 2.225 m, variante qui nous donne l’occasion d’admirer au pied des falaises un orhi et son enclos circulaire, tous deux remarquablement restaurés et qui nous invitent à imaginer la vie des bergers aux siècles derniers dans cette vallée perdue.