Ascension d'el Montó (2.478 m)

Accès routier  : De Ainsa, prendre la A 138 qui mène vers la France et le tunnel de Bielsa. À Salinas de Sin, 20 kilomètres avant la frontière, prendre à droite la route qui s’enfonce dans la vallée de Chistau. Elle suit les méandres du rio Cinqueta (ou Zinqueta), affluent majeur de la Cinca. Ignorer les directions Saravillo et Sin, passer le village de Plan puis, à la sortie, au niveau d’un virage en épingle à cheveux planté d’un panneau indiquant la direction de Chistau (terminus de la route), s’engager sur la piste en direction de Viados (itinéraire balisé). Elle traverse un pont et s’enfonce dans la forêt. Laisser la voiture au bout de 7 km de piste, au niveau d’une piste interdite aux personnes non autorisées qui file à gauche direction Ouest. C’est le GR 11 dont une des branches mène au collado d’Ordizeto, l’autre au puerto de Plan (port de Rioumajou). Départ à 1.475 m.

Dénivelée  : 1.000 m.

Horaire  : 4 à 5 h A & R.

Difficulté : Rando sans difficulté si ce n'est qu'une partie se déroule sur des sentes de chèvres. Celles-ci vous accompagneront peut-être un moment dans l'espoir d'une poignée de sel, dont elles raffolent.

Cartographie  : Carte N°5 au 1 : 40.000 des Editions Pirineo nantie d'un livret explicatif (Bielsa, Val de Chistau)

Bibliographie : Raymond Ratio & Louis Audoubert : 50 balades et randonnées dans le Haut Aragon (Editions Milan, 1995).

Suivre la piste empierrée jusqu’à des bergeries réhabilitées, franchir un ruisselet et prendre immédiatement à droite le sentier balisé rouge et blanc qui mène à Parzan via le collado d’Ordizeto ou Paso de los Caballos. Il grimpe en forêt, croise à plusieurs reprises la piste, débouche sur une belle clairière (1.850 m) d’où l’on aperçoit l’un des colosses de la zone, la punta Suelza.

Abandonner la piste et le GR 11 pour monter Nord-Ouest dans une forêt de sapins, de pins sylvestres et de hêtres en suivant le vieux sentier muletier qui mène au puerto de Plan et à la vallée de Rioumajou. Bien avant les Romains, le port de Plan ou de Rioumajou, qui relie la vallée d’Aure à celle de Gistain ou Chistau, vit transiter marchands, saisonniers, colporteurs, escarpeurs et autres voyageurs et, par la suite, pèlerins, bandouliers, hommes de troupes et muletiers transportant des sapins espagnols destinés à la marine française. On peut raisonnablement penser que la Ténarèse, qui reliait Bordeaux à Ainsa, passait par ce port que le cartographe Roussel jugeait très praticable sauf une partie qui est taillée dans le roc sur le bord de plusieurs précipices. Difficile pour les chevaux. Mène en 9h de Saint-Larie à Saint-Johan, en vallée de Justau.

Au sortir de la forêt, on atteint une vaste prairie, la plana es Carlistas, où se dressent les bergeries en ruines des Cubridors.

Partir sur la droite pour récupérer la ligne de cairns qui balise le sentier du puerto de Plan. On longe une ravine où coule un mince filet d'eau, le barranco de la Basa. On franchit plusieurs buttes plantées de sorbiers, d’églantiers et autres noisetiers.

Vers 2. 050 m, quitter le sentier principal qui traverse le ruisseau pour suivre une vieille sente de berger qui s’élève non loin du barranco à travers les bruyères. Les rares randonneurs qui passent par là poursuivent Nord-Ouest sur le sentier qui remonte le vallon pour rejoindre par le puerto de Plan (2.527 m) la vallée de Rioumajou.

A partir de là, plus personne. La plupart du temps, on progresse hors sentier, en se fiant aux traces des chèvres. Par bonne visibilité, l’itinéraire est évident et sans problème. Le barranco est bordé de pins solitaires, qui procurent une ombre appréciable en ce jour vaguement orageux. On longe toujours  la ravine, en restant rive gauche, à distance du talweg.

Pas âme qui vive si ce n’est les hardes de chèvres et de boucs, qui broutent leur pitance à l’ombre de la Suelza. Peu farouches, elles ne se font pas prier pour faire connaissance. Une tenace odeur de chèvrefeuille flotte dans l’air, serait-ce leur parfum naturel ?

Après une dernière traversée sur la droite, on atteint les verdoyantes pelouses du col (2.330 m). Bien visible à l'Est, la cime du bien-nommé el Montó  se laisse gagner sans difficulté, si ce n’est la raideur de la pente, jonchée de débris schisteux.

El Montó est la pointe la plus méridionale de la Sierra de Picaruela qui s’étire jusqu’à la peña du même nom cotée 2.636 m. Ce belvédère rarement visité délivre une vue splendide sur tous les grands sommets des alentours, en particulier les Posets, les Eriste, le Batoua, le Bachimala, sans parler de la monumentale punta Suelza, qui monopolise l'attention.