Soum Blanc des Espécières (2.685 m)

Accès routier  : À Gavarnie, prendre la route qui mène au col de Tentes, où on laisse le véhicule. Départ à 2.210 m.

Dénivelée  : 500 m.

Horaire : 3 à 4 heures A & R.

Difficulté : Le Soum des Espécières est ce sommet calcaire à deux bosses qui surplombe le col de Boucharo et dont seul le dôme oriental est visible du parking du col des Tentes. Ascension idéale pour servir de mise en jambes à la station. Aucune difficulté si ce n’est la raideur des pentes qui mènent à la crête puis au Soum.

Cartographie : Carte Rando éditions N°4 au 1/50.000e Bigorre. Carte Pirineo N°4 au 1/40.000e Parque Nacional de Ordesa y Monte Perdido.

Bibliographie : Pierre Maes : 50 randonnées dans les Pyrénées (Marcadau/Cauterets/Gavarnie/Argelès-Gazost) (Editions Randonnées pyrénéennes, 1992).

Un panneau indique la direction du lac des Espécières, que l’on atteint en ¼ d’heure (2.195 m). But de promenade estivale, il attire quelques familles qui peuvent à peu de frais pique-niquer dans ce cadre remarquable et relativement peu fréquenté.

Le contourner par la droite en suivant un chemin bien tracé, en direction du col des Espécières ou Port Vieux, marqué par un pylône électrique (2.334 m). On y trouve la croix frontière N°318. Vue plongeante à l’Ouest sur le lac de Sautaro, et à l’horizon sur les pics d’Otal et Royo. À l’Est, le cirque de Gavarnie se dévoile dans toute sa majesté.

S’orienter Nord-Ouest pour suivre une sente qui s’élève en direction du mamelon herbeux masquant en partie le Soum des Espécières. La dernière portion, assez raide, s’effectue dans les éboulis et les roches affleurantes.

De ce sommet annexe (2.603 m), continuer à pleine crête, franchir une sorte d’isthme rocailleux pour atteindre la base de la première bosse, que l’on gravit en écharpe dans un terrain plus escarpé (2.671 m).

Le Soum principal se trouve 500 m plus loin. Traverser hors sentier une combe herbeuse, prendre pied sur un ressaut lapiazé et poursuivre jusqu’au cairn sommital.

Magnifique point de vue sur le massif du Vignemale (Clot de la Hount, Cerbillonna, Montferrat & Tapou), et sur le massif de Gavarnie, en particulier Taillon, Gabiétous et Escuzana.

Historique

Nul ne sait ni ne saura jamais qui a gravi pour la première fois le Soum Blanc des Espécières, nul doute que cette grimpade remonte à la préhistoire tant les difficultés d’accès sont minimes, et un chasseur ou un berger familier des lieux devait trouver là un observatoire de choix. Le premier à avoir mentionné les Espécières et à vanter l’incomparable point de vue qu’il offre sur le Cirque de Gavarnie n’est autre que Ramond de Carbonnières, le père du pyrénéisme, lors d’une excursion à visée géologique et botanique entreprise durant l’été 1798 avec son ami Saint-Amans. « Je ne connais aucune position d’où l’aspect du Marboré soit aussi frappant, relata-t-il, et je ne connais aucune vue où il y ait plus de ce caractère qui distingue les Pyrénées des Alpes et de toutes les grands chaînes connues. On en jouira d’autant mieux qu’on en aura moins prévu le développement. Pour cela, il faut passer par le vallon des Espécières, plutôt que par le port de Gavarnie [Boucharo]. Cette route a d’ailleurs un intérêt particulier : on ne s’attend pas à trouver dans une pareille région, des formes si adoucies, une verdure si riante, des eaux si pures, des sites si frais et si tranquilles ; et on s’attend encore moins à rencontrer sur ses derniers étages, aux frontières même de l’Espagne, un grand lac de forme régulière, bordé de gazon, enfermé dans un bassin où l’on ne voit que le ciel et lui. Il ne faut qu’un instant pour sortir de cette paisible enceinte qui semble aux limites du monde. On monte au sommet d’une des collines qui l’entourent, et cette colline se trouve être une des hautes montagnes des Pyrénées : on se voit tout à-coup en face des cimes du Marboré, au niveau du glacier du Taillon, le port de Gavarnie à ses pieds, à droite les monts qui dominent le val de Broto, à gauche ceux qui séparent le cirque de Gavarnie de celui d’Estaubé, au milieu les têtes, les murailles, les brèches, et le regard se promène sans obstacle dans les longues allées de neige qui les séparent. » (Voyage au Mont-Perdu)