Ascension du pico de los Musales (2.654 m)

Accès routier  : Du col du Pourtalet, descendre à Sallent de Gallego puis, à l’entrée du village, prendre à gauche la direction de Formigal puis presque aussitôt celle de l’Embalse de Lassara (1.440 m), terminus de la route, où on trouve des tables de pique-nique et une buvette ouverte l’été. Garer le véhicule avant de franchir le barrage sur un petit parking surplombant.

Dénivelée  : 850 m.

Horaire  : 4 à 5 h A & R.

Difficulté  : Itinéraire de moyenne montagne dont la dernière partie se déroule sur des névés tardifs, et dont la crête sommitale réclame prudence et attention.

Cartographie  : Carte n°5 au 1 : 40.000 des Editions Pirineo nantie d'un livret explicatif (Bielsa, Val de Chistau)

Bibliographie : Raymond Ratio & Louis Audoubert : 50 balades et randonnées dans le Haut Aragon (Editions Milan, 1995). Miguel Angulo, Pyrénées 1000 Ascensions, tome II, du Somport au Vignemale. (Editions Elkar, 2000)

On traverse le barrage et on prend aussitôt à droite une piste fermée par une chaine réservée aux ayants droit, aux forestiers et aux personnes autorisées. Derrière nous se dresse la massive citadelle de la Foratata, ancien volcan type Ossau dont la vue nous accompagnera tout au long de la balade. La piste se dirige tout d’abord vers le Nord-Est puis grimpe en larges lacets dans une forêt de pins et de peupliers, traverse le barranco de San Chacolion (ou Sanchacollons). Vers 2000 m, avant de déboucher sur les pâturages, on passe auprès d’un réflecteur d’ondes, d’un barrage abandonné puis la piste parvient en vue du refuge de Musales d’où l’on distingue déjà le sommet. Le ciel se couvre de nuages menaçants et, à une semaine de l'été, la température est tout sauf clémente.

Relooké techno, le refuge sert de base aux amateurs de ski de fond, de VTT et de deltaplane et, nous avons eu la surprise de le constater, aux fans de quad. Jolies pétarades en perspective pour les énormes marmottes qui prennent l’air aux alentours. On poursuit sur la piste sur une centaine de mètres jusqu’à un collet puis gravir à droite le dôme herbeux, au sommet duquel on trouve le début d’un sentier bien tracé qui va nous conduire au col. Si la météo le permet...

Bien cairnée, la sente longe des falaises où affleurent des veines rougeâtres, surplombe la cuvette du lac d’Ibonzecho (2.230 m), aux eaux d’un curieux vert mentholé.

À la base de la combe qui mène au col, on doit traverser plusieurs névés modérément pentus mais traitres. Il apparaît vite plus prudent de chausser les crampons, la neige est dure en surface et une glissade sur pareil toboggan serait malvenue. D'autant qu'un vent glacial s'ingénie à contrarier la progression. Malgré le crachin, le collado de los Musales (2.570 m) est désormais parfaitement visible, on y distingue les piles en béton et les cables d’un téléphérique abandonné.

Du col, vue plongeante sur le cirque de Piedrafita et le refuge éponyme, reconnaissable à son toit de tôle rouge.

La crête du Musalès est considérée par Angulo comme réservée « aux montagnards confirmés et bien équipés ». En réalité, elle n’est guère difficile mais réclame tout de même de l’attention, surtout, comme c'était le cas, lorsque la pluie tombe drue.

Au sommet se dresse un cairn penché façon Tour de Pise. Vue panoramique sur une partie non négligeable de la chaine pyrénéenne. Palas, Arriel, Foratata, sierra Telera, Garmo Negro, Grande Fache, Frondella, Balaitous et Crête du Diable, embalses de Lanuza et de Bubal, assurément le coup d’œil valait d'essuyer une averse.