Ascension du Tuc de Sendrosa (2.706 m)

Accès routier  : De Vielha, accessible depuis Luchon par le col du Portillon, prendre la direction du port de la Bonaïga, dépasser Arties (camping au bord de la Garona) puis, à Salardu, emprunter à droite la petite route qui remonte la vallée d'Aiguamox sur 10 km et mène aux Banhs de Tredos. Vaste parking face à l'hôtel. Départ à 1.725 m.

Dénivelée  : 850 m. En passant une nuit au refuge de Colomèrs, le dénivelé se répartit sur 2 jours : J1) 450 m J2) 400 m.

Horaire : 7 à 8 h A & R.

Difficulté : Le Tuc de Sendrosa est le plus oriental des pics qui hérissent l’enceinte formée par le cirque de Colomèr. Son ascension offre peu de difficulté par le Carros de Foc, chemin qui relie le refuge Colomèrs à celui de Saboredo. En début de saison, une corniche de neige dure peut compliquer l’accès au coth de Sendrosa, versant Saboredo. Itinéraire de haute montagne, balisage aléatoire au passage de la pleta de Barberà, escalade facile de la crête sommitale.

Cartographie : Carte de randonnées au 1 : 25.000e Aiguëstortes i Estany de San Maurici (Alpina Éditions).

Bibliographie : Georges Véron : 100 sommets des Pyrénées (Rando Editions, 2002). Didier Castatgnet : 100 sommets des Pyrénées (Rando Editions, 2007). Miguel Angulo : Pyrénées 1.000 Ascensions Tome V : Du val d'Aran à l'Andorre (Éditions Elkarlanean, 2001).

Du parking, prendre le large chemin qui file plein Sud en direction de la forêt de conifères.

Au bout d’un ¼ d’heure, on sort momentanément des bois au niveau d’une cascade puis on dépasse la cabane d’Aiguës Tortes avant de franchir le torrent Clot deth Frare et ses affluents sur plusieurs passerelles.

On s’enfonce dans le vallon ombragé d’Aigües Tortes en suivant un chemin agréablement tracé à proximité de l’Aiguemog.

À 1.860 m, au niveau d’un replat (pont dera Montanheta), il se rapproche de la piste qu’il longe jusqu’à la cote 2.000. Les clairières se font plus nombreuses, la pente plus raide, à découvert le soleil ne répond pas aux abonnés absents.

La montée se poursuit sans temps morts jusqu’à l’estanh dera Lossa puis le sentier s’élève au Sud-Ouest entre de hautes falaises jusqu’au barrage, où on découvre l’estanh Major de Colomèrs, d’une superficie de 15 ha.

Traverser le barrage, contourner la bâtisse désaffectée ayant servi aux ouvriers puis de refuge jusqu’en 2006 puis filer la sente qui mène au nouveau refuge (2.325 m). On pose avec soulagement le sac, on ôte ses chaussures et, après avoir salué le gardien, on s’offre une boisson fraîche en dégustant un tour d’horizon bien frappé. Vue admirable sur le Cirque et ses grands pics, de gauche à droite : Sendrosa, Ratera, Tuc de Colomèrs, Tuc Blanc, Creu de Colomèrs, Balaguera, Travessani.

Niché au Sud-Est du val d’Aran, à la lisière du parc national Aiguëstortes i Estany de San Maurici, le cirque lacustre d’origine glaciaire de Colomèrs a été baptisé ainsi en hommage à l’ingénieur tarbais Charles Colomèrs, qui l’a exploré en 1838. On y dénombre une demi-douzaine de pics d’une altitude supérieure à 2.700 m, dont le Gran Tuc de Colomèrs (2.934 m), point culminant du massif. Maurice Gourdon et son guide Barthélemy Courrège en firent l’ascension en 1880. Composée essentiellement de granit, la contrée renferme une kyrielle de lacs ou estanhs de toutes formes, tailles et teintes, qu’encadrent des pinèdes, des pelouses verdoyantes ou des tourbières. Rhododendrons, gentianes, renoncules et lys en font presque un jardin d’agrément, et à l’étage supérieur il n’est pas rare de voir détaler une harde d’isards, ni passer un couple de vautours fauves. Les grands pics sont défendus par un relief tourmenté dû à l’érosion glaciaire et aux éboulements qui donne au visiteur la rare occasion de pérégriner dans une nature restée aussi sauvage (barrages et refuges exceptés) qu’à la veille de son exploitation forestière et hydro-électrique au début du XXe siècle. Un pur enchantement.

Le lendemain, retraverser le barrage puis enfiler à droite le GR11 qui mène au port de Ratera, descend dans une combe rocheuse avant de reprendre de l’altitude. On passe au Coret del Clòto (2.190 m) d’où on aperçoit la massive Sendrosa, objectif du jour.

Au collet suivant, on parvient à une croisée des chemins, un panneau indique la direction du refuge de Saboredo par le coth de Cendrosa.

Descendre en direction de l’estanh Clòto de Baish, reconnaissable à son îlot rocheux. Site sauvage, qui offre une vue inattendue sur la Sendrosa. On longe l’estanh par la gauche avant de s’orienter un instant au Sud-Est. On chemine de niveau entre bosquets de sapins, massifs de rhododendrons et falaises verticales. La sente se dirige désormais au Nord-Est vers le tuc de Pishader, à l’aplomb du coth de Sendrosa, que l’on distingue en partie. 

En une demi-heure, on atteint la pleta de Barberà (2.160 m). Un tunnel creusé dans la roche témoigne de l’exploitation minière entreprise en ces lieux au début du siècle dernier.

Tourner le dos au tunnel, suivre les rails à moitié ensevelis sur une centaine de mètres puis après le passage d’une zone marécageuse, repérer à droite une sente cairnée qui grimpe en lacets sur des croupes herbeuses.

On prend rapidement de la hauteur vers l’Est, traverse une jonchée de gros blocs avant de s’élever dans la caillasse qui parsème les abords du Coth de Sendrosa (2.450 m).

Prendre au Sud la sente bien marquée au début qui file vers l'échine de la Sendrosa. On progresse sur une arête sinueuse, rocailleuse, hérissée de grands blocs et de gendarmes que l'on contourne en suivant une trace émaillée de rares cairns tantôt à gauche tantôt à droite du fil. Ça passe partout sans problème mais il faut parfois s'aider des mains. Quelques passages nécessitent de l'attention (descente délicate par mauvais temps). En trois-quarts d’heure, on atteint une première pointe, le sommet de la Sendrosa se trouve légèrement à gauche.

Le panorama s’étend en principe des montagnes du val d’Aran aux grands pics du Parc National Aiguëstortes i Estany de San Maurici mais accueillis sur la cime par une pluie battante et un vent violent, nous n’eûmes pas le loisir de détailler. Juste  le temps de prendre 2 clichés avant de plier bagages. Sur le premier, Saboredo, Tuc de Crabes, Ratera et Colomèrs sous l’orage ; sur le second, cirque lacustre de Colomèrs encadrés par les tucs de Balaguera, Travessani et Ribereta.

Retour : Pour éviter de revenir au barrage, on peut, à partir de la pleta de Barberà, prendre un raccourci qui mène au pont dera Montanheta et à la piste de Banhos. La sente, épisodiquement cairnée et à moitié envahie par la végétation, débute au niveau d’un énorme rocher, se perd par endroits et suit peu ou prou le lit d’un ruisseau. Direction Sud-Est. On peut emprunter cette voie à l’aller.