Ascension du Pic des Trois Rois (2.444 m)

Accès routier  : Province d’Aragon. Passer le col du Somport, et descendre sur Canfranc. A Jaca, prendre direction Pamplune. Dépasser Puente la Reina puis tourner à droite vers Anso. Traverser le village et remonter la vallée vers Zuriza (camping) puis suivre la bonne piste qui mène au refuge de Linza. Départ à 1.330 m.

Dénivelée  : 1.300 m.

Horaire : 8 à 9 h A & R.

Difficulté  : Ascension pour randonneurs et sportifs aguerris. Escalade délicate du trône sommital.

Cartographie  : Carte N°3 Béarn au 1 : 50.000 de Rando Editions. Carte N°1 au 1 : 40.000 des Editions Pirineo nantie d'un livret explicatif (Valles de Anso, Echo y Aragüés) disponible dans la région.

Bibliographie : Alain Bourneton : Les grandes Pyrénées (Édition Glénat, 1995).

Prendre à droite du refuge de Linza le sentier bien marqué qui part vers le Nord-Est, gravir une croupe herbeuse, traverser plus haut un ruisseau au niveau d'une cuvette. Quelques bovins regardent passer les randonneurs d'un œil perplexe.

On franchit un défilé rocheux avant d'atteindre le col de Linza (1.935 m). On se pose dix minutes, puis on repart après consultation de la carte. Pas de problème d'orientation par bonne visbilité, le Pic et la Table sont parfaitement reconnaissables. Le sentier de droite montant vers l'Ansabère, prendre à gauche, descendre dans une cuvette nommée Hoya de la Solana (la fosse ensoleillée).

La dépression nous fait perdre une bonne trentaine de mètres de dénivelée. Bien tracé, le sentier la contourne par le Nord, dépasse une mare flanquée d'un abreuvoir (1.860 m) avant de longer une muraille crénélée.

La fosse contournée, le sentier se remet à grimper sec le long des falaises de Budoguia, passe à proximité d'une cabane métallique. Plus loin c'est le moment de remplir sa gourde : une source jaillit au bord du chemin.

Au niveau d'un amas d'énormes blocs près duquel se dresse un pin foudroyé (2.010 m), repérer à gauche un cairn à la base d'une cheminée. Une série de cairns nous guide à travers cette zone chaotique et lapiazée.

Ce bourrelet sédimentaire négocié, descendre dans une combe schisteuse où on trouve une sente mieux balisée.

Traversées de névés et de couloirs d'éboulis se succèdent jusqu'à un col sans nom (2.340 m).

Suivre la sente qui s'élève en corniche et contourne les escarpements par le Sud-Est.

Au palier suivant, grimper raide dans la pente d'éboulis pour atteindre la crête, puis ôter les mains des poches pour escalader les derniers rochers défendant le trône des anciens rois.

Un club pyrénéiste de Navarre y a scellé une statuette en bronze de Saint François-Xavier et un château fort en tôle inoxydable. Les deux éminences des Trois Rois sont situées à la jonction des anciens royaumes d'Aragon, du Béarn et de Navarre. La légende veut que les suzerains de ces trois pays se retrouvaient à la Table des Trois Rois (Mesa de los Tres Reyes en espagnol, Irru Erregeen Mahaia en basque) pour y régler leurs différends et sceller un pacte de bon voisinnage.

On se trouve au point culminant du pays Basque et de la Navarre (2.444 m) et le pic attire les randonneurs en toute saison. Non sans raison, son ascension compte au nombre des plus belles courses que l'on puisse faire dans cette région, surnommée les Dolomites espagnoles. « Considérés de leur propre hauteur, écrit Alain Bourneton, le pic et la Table forment une véritable caravelle, caraque de pierre à cheval sur deux pays, dont la proue pointée vers l'Ouest et ses grands espaces figure le pic, et le château arrière la Table. Ces deux sommets indissociables règnent sur un océan de calcaires crevassés et aussi déchiquetés que des vagues prises sous le souffle des vents. Ici, en effet, se rencontrent toutes les tempêtes et toutes les nuées venues en droite ligne du proche Atlantique et qui battent, depuis les temps les plus antiques, ce bateau de pierre déposé au sommet des montagnes. » Panorama : Anie, Pèneblanque, Billare, Dec de Lhurs, Ansabère, Acherito, Alano, Eskaurre, Castillo d'Acher, Bisaurin, Ossau, Sesques, etc.

Pour parachever la visite des lieux, on peut pousser jusqu'à la Table (2.421 m), accessible par la crête.