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Il n'y a pour ainsi dire aucune complication dans cette promenade accessible à toute personne en bonne santé, aux grands comme aux petits. Il suffit d'enfiler à côté du refuge de Lavasar le GR 15 qui mène à Barbaruens par le collado del Aibon ou Ibón. Balisage rouge et blanc. |
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Seuls trois lacs, presque incongrus en ces contrées désertiques, agrémentent le massif du Cotiella : celui d'Armeña (1,9 ha, 1.845 m) à l’Est, le minuscule ibonet de Lavasar (0,2 ha, 2.365 m), situé au pied des Aiguilles, et notre ibón de la Mora ou ibón de Plan (6,5 ha, 1.915 m) au Nord, en bordure du GR 15. Il s'étend sur la droite d'une ancienne tourbière, encadré par les contreforts ocrés du Cotiella qui surplombent de plus de 800 m cet amphithéâtre naturel. Long d’environ 500 m et profond de 4 m, d'une superficie de 6,5 ha, l'ibón repose sur une couche de sédiments argileux qui assure son imperméabilité. Cette nappe d'eau est le résidu d’un ancien glacier (dont l'épaisseur avoisinnait 300 m à cet endroit) ; il y a 65.000 ans il descendait jusqu’à Plan où il se greffait au glacier de la Cinqueta, lui-même tributaire de celui de la Cinca. |
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A l'aube, il est fréquent de surprendre une harde d'isards étancher sa soif. Mais on ne serait pas autrement supris de voir surgir une harde de caribous ou un grizzly tant les forêts de confinères qui se reflètent à la surface de l'eau évoquent les montagnes Rocheuses. En 1865, lorsque Henry Russell s'aventura dans ces régions désolées sévissaient encore des loups, des ours... et des bandits de grand chemin. Selon la légende, l'ibón a longtemps été hanté par une créature ensorcelante : la Mora (la Maure), jeune musulmane qui, fuyant les combats lors de la Reconquista, se réfugia dans les parages. Bien des années après disparition, on vit apparaître son spectre au solstice d’été, se livrer à une danse lascive et entraîner les inconscients qui tentaient de l’approcher au fond des eaux. Avis aux amateurs. |
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Pour parachever le tableau, de la crête qui à droite relie la peňa de la Una à la punta es Litàs se déversent des nappes d’éboulis sablonneux (" pedreras " ou " canchales " en espagnol) qui déracinent les derniers pins qui s’y accrochent. Les jours d’orage, l’écho du tonnerre se répercute contre les parois et achève de rendre l’atmosphère fantasmagorique. L’hiver, le lac disparaît sous une carapace de glace et de givre dont les cristaux scintillent comme des diamants, donnant un cachet intemporel à ce sanctuaire qui figure parmi les plus envoûtants des Pyrénées aragonaises. |
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De même qu'on ne peut voir le Cotiella lui-même de la Mora, de sa cime on ne peut pas plus voir l’ibón, masqué par les hautes parois de la crête d’Armeñia qui clôture les deux amphithéâtres. Du pico de las Brujas ou pic d’Espouy (2.822 m) à celui de la Ribereta (2.889 m) au Nord-Est, en passant par las Coronas (2.732 m), jamais cette muraille ne descend au-dessous de 2.600 m. Pas étonnant que l’ibón de la Mora soit resté si longtemps ignoré des pyrénéistes qui n'en soupçonnaient pas même l'existence. En toile de fond, les hautaines silhouettes des picos de las Coronas et de las Brujas ou d'Espouy. |
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On peut faire le tour de l'ibón dans un sens ou dans un autre, on trouve une sente de chaque côté. Environ 2 km. Le fond du cirque est le point de ralliement d'un troupeau de vaches et de leur progéniture. |
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C'est au fond de l'amphithéâtre que débute l'ascension proprement dite du Cotiella par le canal de la Ribereta. En s'approchant de sa base, on distingue parfaitement le toboggan d'éboulis qu'il faut gravir avant de basculer dans le vallon éponyme. |
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De nombreux troncs d'arbres morts flottent entre deux eaux et prennent des allures de pirogues amazoniennes, voire de sauriens préhistoriques. Ajoutant à l’étrangeté du site, d''autres souches sont échouées sur les berges et semblent se fossiliser sur place. A voir leurs inquiétantes silhouettes, on comprend que les vaches n'osent pas s'en approcher de trop près. |
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