Punta Tarmaňones ou Pimindayuelo (1.974 m)

Accès routier  : Province d'Aragon, vallée de Teña. Du col du Pourtalet, descendre vers Biescas. Dépasser Salent de Gallego, et garer son véhicule à Escarilla, à la sortie du tunnel d’Escarra. Revenir sur ses pas pour prendre, à droite du tunnel, l’ancienne route du Pourtalet fermée par une barrière. Un panneau indique Camino a Escarra por el Paso de Crampas. Départ à 1.185 m.

Dénivelée  : 900 m, compte-rendu des pertes de niveau.

Horaire : 5 à 6 h A&R.

Difficulté  : Itinéraire sans difficulté si ce n’est plusieurs étroits tronçons surplombant le barranco de Escarilla. La grimpette au Tarmaňones s’effectue hors sentier et hors cairns (200 m de dénivelée).

Cartographie  : Carte Vallée de Teña N°3 au 1 : 40.000 des Editions Pirineo nantie d'un livret de topos explicatif, disponible en français à Sallent de Gallego.

Bibliographie  : Louis Audoubert : 50 balades et randonnées dans le Haut Aragon (Editions Milan, 1995).

Emprunter la route sur 300 m, dépasser la fuente de la Castilla (où il est vivement conseillé de remplir sa gourde), et récupérer à gauche au niveau d’une plate-forme encombrée de canalisations, un vieux sentier de chasseur qui s’élève en sous-bois. Un panneau balisé PR-HU 91 indique Camino a Escarra por el Paso de Crampas.

Quelques trouées dans la végétation permettent d’apercevoir notre cible, monticule d’apparence débonnaire mais auquel on n’accédera qu’après un long détour. D’Escarilla comme du Paso de Crampas, la punta Cochata semble dominer les débats, il n’en est rien, elle doit rendre une trentaine de mètres au Tarmaňones.

En trois-quarts d’heure (1.450 m), on atteint une passerelle métallique enjambant un couloir d’éboulis.

Le sentier, vaguement consolidé par un muret de pierres sèches, se poursuit à flanc en direction des falaises méridionales de la Punta Pazino, ou As Campas. On surplombe à gauche le profond barranco d’Escarilla. Attention à la marche !

Aussi raide que caillouteux aux abords des parois, le sentier grimpe en lacets serrés entre buis, fougères et épineux. Il n’est pas rare d’apercevoir par ici un lézard ocellé prendre le soleil... et s’éclipser à la moindre alerte.

On sort peu à peu de la zone rocheuse et boisée avant d’arriver à une croisée des chemins signalée par un panneau (1.650 m). Laisser l’itinéraire de Sallent pour filer Nord-Ouest vers le collado de Pazino.

Après une dernière haie d’arbustes, on quitte l’ombre des frondaisons pour traverser un replat envahi par une broussaille foisonnante, tout juste s’il ne faut pas se frayer un chemin à la machette en début de saison estivale !

À 1.680 m, nouvelle bifurcation. Laisser à droite le sentier du col de Pazino et poursuivre en balcon vers le lac, désormais bien visible.

Après les abrupts de As Campas, les jardins suspendus de As Cayotas. Joubarbes, campanules, rosiers des champs, hélianthèmes, millepertuis, chardons bleus rivalisent de couleur et d’éclat pour attirer l’attention ; des touffes d’orpins et de saxifrages déroulent sur notre passage un tapis d’or.

La vue s’élargit, on aperçoit la punta Pazino, le barrage de l'embalse d’Escarra et la sierra de la Partacua qui lui sert de fond d’écran.

Le sentier descend doucement vers le barrage, que l’on atteint en deux petites heures (1.635 m). Au Sud, la sierra de Partacua se révèle dans toute sa splendeur. Des rosiers sauvages bordent le plan d’eau, ajoutant à la poésie des lieux.

Traverser la passerelle, partir à droite sur la piste, dépasser un bâtiment en ruine puis, juste après, signalé par un cairn discret, suivre la trace qui monte au Sud vers un arbuste enchâssé dans un cube de béton.

On tourne le dos à l’embalse pour se diriger vers le cuello de Tarmaňones. Le sentier est mieux marqué, on laisse à gauche la punta dero Cantero (1.880 m). A l'Ouest, on peut admirer la pyramidale Punta Escarra, qui donne son nom au plan d'eau.

On longe le pied de la farouche Cochata (1.910 m), accessible de ce côté sans trop de difficulté, si ce n’est la rigueur du terrain. Le dôme verdoyant de la punta Tarmaňones (ou Pimindayuelo) s’érige en face de nous, piqueté de sapins et de rochers affleurants. Les croupes herbeuses se succèdent, on arrive en une demi-heure depuis le lac au cuello de Tarmaňones (1.760 m).

Quitter le sentier qui file à gauche, passe auprès d’un abreuvoir et rejoint Escarilla par le cuello de Tarmañones. Attaquer plein Sud les pentes du Tarmaňones. Aucune sente, aucun cairn pour baliser le chemin, à chacun de tracer sa voie. L’inclinaison est raide mais si l’herbe est sèche, cette grimpée ne pose aucun problème. Une paire de bâtons se révèle là bien utile.

En bordure d’un ruisseau, une jonchée de linaigrettes, qui de loin comme de près ressemblent à des touffes de poils d’animaux. La linaigrette est communément appelée herbe à coton. Aucun troupeau en vue, ni vaches ni moutons dans ces vastes pâturages aujourd'hui désertés.

On parvient sans encombre au cairn sommital du Tarmaňones, somptueux belvédère sur la façade Nord de la sierra de Partacua. Longue de 6 km, elle s’étire des montagnes d’Yp à l’Ouest au rio Gallego en vallée de Tena. Ce chaînon à dominante calcaire, aux architectures dolomitiques, offre le visage d’un de ces déserts pyrénéens qu’affectionnait tant le comte Russell. En marge de la chaîne axiale, loin des pics courus, elle ne fut explorée et cartographiée qu’entre 1876 et 1878 par Edouard Wallon, qui fut le premier à gravir les peňas Telera et Retoña, points culminants de la cordillère.

Sur le sommet une plaque à la mémoire de Javies de Sandiniés, un jeune berger, semble-t-il, familier des lieux. Un peu plus loin, une autre plaque commémorative dédiée à un dénommé Montxi.

Ici, tous deux reposent assurément en paix, le panorama qui s’offre à leur âme est de ceux qui incite au calme et à la sérénité.

Panorama d’Est en Ouest : Corona del Mallo (2.540 m), peñas Parda (2.680 m) et Telera (2.764 m), Triptico (2.630 m), pala de la Horca Mayor ou pico de Puerto Rico (2.760 m), peňa Retoña (2.718 m), pala d’os Rayos (2.610 m). Plus à l’Ouest, les cimes des montagnes d’Yp clôturant le vallon de Piedrafita : Collarada, Palas d'Yp et d’Alcaniz, Ppunta Escarra. Au Nord et Nord-Est, la perspective s’étend de l’Ossau au massif granitique de Panticosa : Arriel, Palas, Balaïtous, Frondella, Gavizo-Cristail, Grande Fache, Infernio, Garmo Negro. Plus loin le Vignemale, la Tendeňera, le Marboré, le Mont-Perdu.

Retour : Même chemin. La randonnée peut également s’effectuer au départ de Sandiniés, par une piste de ski de fond et VTT qui passe à l’embalse de Tramacastilla.