Randonnée au Portillon de Tella (2.060 m)

Accès routier  : Vallée de Bielsa. Du tunnel descendre vers la vallée en direction d’Ainsa, dépasser Lafortunada puis, à l'entrée d'Hospital, prendre à droite la route qui monte à Tella. Juste après avoir dépassé le chemin qui mène au fameux menhir, soit environ 1 km avant l’arrivée au village, prendre à gauche la piste réservée aux utilisateurs qui démarre à droite d’un abreuvoir. Si la barrière située 2 km plus loin (1.250 m) est levée, on peut continuer la piste partiellement dégradée sur environ 5 km (1.500 m). Là, on se heurte à une autre barrière, cadenassée celle-là, auprès de laquelle il y a place pour garer son véhicule.

Dénivelée  : 600 ou 800 m.

Horaire  : 2 à 3 h A & R.

Difficulté  : Randonnée sans difficulté, dans ce que Louis Audoubert appelle un jardin de lumière.

Cartographie  : Carte n°4 au 1 : 40.000 des Editions Pirineo nantie d'un livret explicatif (Parc national des Pyrénées, Ordesa & Monte Perdido).

La piste effectue plusieurs lacets, se dirige vers l’Est puis l’Ouest. Derrière nous, le village de Tella, flanqué d’un relais de télévison, ressemble à un jeu de construction.

On passe à gauche d’une cabane en ruine (1.600 m) puis d’une autre cabane, en contrebas à droite. Le sentier contourne une falaise creusée d'une caverne (cueva de los osos) où ont été exhumés les ossements de 32 ours taille magnum, visibles au musée de Tella.

À 1.720 m, on voit se dresser un superbe menhir face au Castillo Major dont la présence nous rappelle que ces lieux aujourd'hui déserts ont été arpentés il y a des milliers d’années par nos ancêtres.

Les buis, les sorbiers et les noisetiers cèdent la place à une steppe rocailleuse où prolifèrent les arizones, sortes de genêts d'un jaune pétant.

On quitte la piste à l’altitude 1.780 m pour emprunter le GR 19.1, sentier muletier qui monte à travers des estives vers le Portillon (ou Portiello). Il suit le tracé de l'antique chemin de La Farga - Montinier également appelé "de los Solteros" (des célibataires). Il n’est pas onze heures mais s’il n’y avait une petite brise de Sud-Ouest, la chaleur serait intenable. Pas la moindre ombre en vue, si ce n'est celle d'un second menhir taillé dans un bloc de calcaire décapité par les éléments.

Sur notre gauche, l'impressionnant Mallo Grande (2.510 m), l'une des dernières éminences qui émaillent la crête qui prend naissance au col d'Añisclo.

Au creux d’une cuvette, on distingue à droite un abreuvoir où viennent s’abreuver de superbes chevaux. Le bassin est alimenté par une source d’eau fraîche à laquelle nous nous empressons de remplir nos gourdes. Un couple de vautours tournoie au-dessus de nos têtes. A chacun son tour. Faites la queue comme tout le monde.

Un poteau indicateur gisant à terre nous invite à le replanter. Nous nous exécutons de bonne grâce. Et en profitons pour saluer ici le travail des baliseurs espagnols.

Les massifs d'arizones colonisent sans vergogne les pelouses grillées de cette zone karstique.

Une pente raide nous dépose au Portillon, d'où on peut descendre sur Bielsa et la vallée de Pineta. Belle vue au Nord sur sur la Robiñera, la Munia, le Comodoto et les montagnes de Barrosa ; à l'Est sur les Puntas Llerga, les Puntas Fulsa & Suelza ; au Sud sur la Montañesa, Ainsa et l' embalse de Mediano.

Sur notre droite, la Peña Altura (2.250 m), dont les abords semblent être devenus le terrain de jeu des chèvres. Si on s’en sent le courage, on y peut monter, en suivant une sente qui se dirige vers la base des falaises. On trouve à gauche une étroite vire herbeuse (passage exposé), puis une cheminée plutôt raide (I sup.) qui permet d’atteindre le sommet où les chèvres ont élu domicile. Pour éviter ces difficultés, contourner les falaises par la droite et remonter une rampe herbeuse orientée à l'Est qui rejoint la crête à proximité de l'Altura.

Au retour, on peut s'arrêter à Tella où on trouve un petit musée consacré aux ours, ainsi qu'une église romane flanquée d’un cimetière dont le charme à l’ancienne ne s’estompera pas de sitôt dans l'esprit du visiteur. Ici, semble-t-il, on repose en paix, et dans un cadre idyllique, pour ne pas dire paradisiaque...

Un kilomètre après la sortie du pueblo de Tella, ne pas manquer de faire un saut au dolmen connu sous le nom de "Piedra del Vasar" ou "Losa de la Campa ", datant du Néolithique. Vue imprenable sur le Castollo Mayor, accessible depuis Escuain & Puertolas.